Un jour il n'y eut plus que le sable
brûlant, impassible, étendu à perte de vue
sous le Soleil Dieu du Jour implacable
la Nuit, la Lune lentement l'attendrit
la brise souffla un timide murmure
des vagues ondulèrent sur le tapis fauve
un bien maigre répits pour le plus grand des Mirages
le Soleil qui aveugla fût aussi aveuglé
il n'y a de réalité que le sable solitaire
brûlant, impassible, étendu à perte de vue
vide
à force de soupirs la Nuit cependant
gagna du terrain sur les heures du jour dominant
Elle séduisit le vide
l'hypnotisa de ses rêves
le sable trembla
l'Homme
se remit en marche
Puis il y aura l'aube
tout à la fin du grand jour et de la grande nuit
après la fin du vide
Il y aura enfin la Vie
et l'Homme, sur le sable
brûlant, impassible, étendu à perte de vue,
laissera l'espoir
comme la trace d'un pas trainant ses dernières forces
sous le Soleil Dieu de l'Éclosion
Le Papillon
alors prendra son envol
et portera au cœur de l'implacable Astre
la goutte d'or
la larme des chagrins
la sueur rafraîchissante
la source de l'existence humaine
ton Fils Dieu Soleil
s'appelle Eau et a traversé le désert que tu lui as imposé
avec les honneurs du guerrier
marchant
sans armure ni arme
pauvre et à la merci
sans attaches et soumis
à l'Amour infini du Divin
inattendu
à perte de vue, impassible, brûlant
et doux
comme la multitude des grains du sable foulé
sur le long chemin
sur le long chemin
de l'ange ressuscité