On l'a chassée, la bête, de la forêt de ses ancêtres
On l'a traquée, la belle, pour la beauté de ses ailes
On l'a violé, l'enfant, laissé en petits morceaux épars
Petits bouts de soi éparpillés dans le nouveau monde
des horizons noirs
Elle a tourné et tourné, la bête, en rond tous les soirs
Elle a cherché, la belle, le souvenir d'un rayon d'espoir
Il a marché, l'enfant, aussi loin qu'il a pu,
croyant que c'est ainsi que l'on oublie les méchants
des histoires d'antan
Ils ont vu, les hommes, la terre éventrée dépeuplée
Ils on cru, les hommes, qu'ainsi elle les méprisait
L'enfant a couru, et est tombé,
dans la crevasse de la terre
Jamais les hommes ne sont venus le secourir
l'enfant est mort avant d'avoir appris à sourire
Aujourd'hui la bête se cache et pleure
dans mon cœur d'enfant aux murs épaissis
Une prison douce où seule la sombre nuit
berce sa mémoire endormie
Mais la Mère ainsi entend et se réveille
trouve la clé de la porte et ouvre à la bête
prend l'enfant par la main réchauffé
franchit le seuil de la liberté retrouvée
La Mère ainsi entend et se réveille
berce son enfant dans la forêt
au bruit subtil de ses ailes dorées
pour l'éternité aimé