Il est des directions qui sont sans retour.
Parce que la raison de la séparation se trouve plus loin que l'instant du choix.
Un vase de terre cuite,
tenu fébrilement par les mains de l'amant,
comme une urne contenant ses propres cendres.
Un jour, peut-être une aube,
faisant suite à une nuit agitée,
où la flamme fragile de l'amour a vacillé,
les deux mains se sont éloignées, l'une de l'autre.
Et le vase est tombé.
Il contenait une fleur,
aux parfums de nuage,
aux couleurs d'horizon.
Elle est restée intacte,
à terre parmi les débris du vase.
Sa tige était nue.
Son mouvement souriant.
Son souffle: des lèvres entrouvertes.
Prêtes à dire,
encore et pour toujours...
Que cela est
l'Amour.
Depuis, les mains se sont jointes à nouveau.
L'amant savoure le toucher de sa propre chair,
sent battre le sang dans ses veines,
goutte le sel de sa propre sueur.
C'est une étreinte avec lui-même
à l'heure de la solitude.
à l'heure de la solitude.
C'est l'euphorie d'aimer retrouvée
au seuil de la perte.
C'est une âme qui a fuit
hors de son contenant de Vie.
Et c'est l'ombre des débris du vase en terre cuite
qui tapisse maintenant les murs de son cœur forteresse.
Un souvenir vaut mille chandelles
à l'autel de la miséricorde.
Il est des directions qui sont sans retour.
Parce que la raison de la séparation se trouve plus loin que l'instant du choix.
