10.5 cm X 14 cm - crayon graphite, feutre, sur papier
dessin réalisé sur le lieu
jusqu'au moment de me poser dans ce calme café de quartier
où je peux venir juste pour penser à la légèreté de ma ligne
et de l'histoire qu'elle voudra bien me révéler
je plonge mon regard sur le carrefour des chemins montréalais
à travers les grandes baies vitrées de ce temple du flâneur
à l'affût d'un signe
Un vol d'oiseau pas comme les autres, de gouttières en toitures
glisse sur les nuages épars, transperse le patrimoine architectural
renverse l'ordre des visions, ma ligne le suit
tressant un arbre sur lequel il pourra peut-être s'arrêter
et reposer ses ailes de géant, albatros maladroit
échoué sur la terre des hommes linéaires
encadrés dans l'espace stricte du va et vient du passant
traversant au pas cadencé le carrefour des choix
un simple jour d'été
Et l'homme ouvre son parasol pour cacher l'oiseau qui le survole
le regard tourné vers la terre circulaire qu'il ne comprend pas
qu'il tente d'applatir pour arriver plus vite
sur l'autre versant de la rue, côté futur et grilles harmoniques
la raison a son rythme que le vent ignore
se laissant jouer par les ailes de l'oiseau moqueur
siffle la chanson de l'éternel flâneur
qui a tout vu de son perchoir au pays des merveilles
Puis la ligne s'épuise de tant de mine usée
cendres en pointillé sur le papier
d'un feu oiseau peut-être tout bonnement imaginé