A cœur ouvert dans le ciel des infortunes
elles marchent parfois chancellent
au rythme des vastes dunes
Au vide des yeux sur l'horizon
il n'y a de rêves que de raison
pas de limite ou si peu de floraison
Ainsi l'enfant suivra l'eau
portée à bout de bras des femmes sauvages
il verra la terre du mât de son bateau
fantôme capitaine du grand large
ainsi l'enfant courra sur la dune
jamais ne renversera la moindre goutte
à perte à vol à l'oubli de la déraison
car la survie de son rêve est noble
et mérite l'effort des pas transcendants
de ces vagabondes mamans
de ces vagabondes mamans
Elles marchent parfois chancellent
celles qui au rythme des vastes dunes
à gorges déployées chantent
le ciel des infortunes
Pleuvra-t-il encore
sur le champ de mes rêves
quelle goutte d'or
m'apportera une trêve
sur le long chemin vers la Source des Nuits
dans le long exil de la femme loin de son mari
L'enfant alors s'endort
dans les bras humides du réconfort
L'enfant alors verse
sur le sein nourricier sa larme de détresse
hors de son cœur libéré
eau sacrée de l'enfance préservée
Elles marchent parfois chancellent
au rythme des vastes dunes
dansent les hanches demoiselles
des sourcières d'infortunes
éternelles lunes.