MONTRÉAL
Lundi 7 avril 2014
Le Chaos, c'est ma madeleine de Proust.
Ce goût de vide soudain, cette odeur de révolte, cette sensation d'explosion, de flou, de rien, de néant.
C'est mon sucre, mon miel, mon parfum d'espérance,
mon souvenir d'enfance, ma trace reconnue, mon territoire de jeux.
C'est le signal.
Nous sommes en plein coeur du processus de Création!
Faire, défaire, refaire, s'enfoncer, se retirer, venir, aller, s'enfouir et s'enfuir!
C'est ainsi que naissent et se structurent les idées,
que se sondent les profondeurs invisibles jusqu'alors.
Nous touchons le fond des océans,
où les épaves ne rutilent plus de leur éclat d'un jour, de leur robes d’apparats,
mais se découvrent dans un mouvement d'abandon,
nues comme avant la forme, avant la scène, presque avant la pensée d'être.
C'est au cœur des courants marins que se transmet les mémoires des sirènes.
C'est leur chant d'avant le ciel et le soleil, qui fait vibrer la Nuit de la Création.
C'est l'assurance d'appartenir à leur lignée qui nous fait Femmes avancer
encore, et encore, et encore.
Qui nous fait Femmes, oser
Qui nous fait Femmes, aimer
encore, et encore, et encore
Qui nous fait Femmes, donner
Car celles qui créent donnent,
et ce geste même,
est la plus belle des danses.