PAGE 171: La Lanterne du Nouveau-né

Combien de vents l'ont fait vaciller

Combien de souffles malveillants

sur elle se sont jetés

Mes pieds marchent dans la nuit

doucement ne pas la réveiller

Elle dort d'un repos mérité

au creux d'un cœur éveillé

Combien de lunes a-t-elle veillées

Combien d'amertume a-t-elle déjouée

frêle perle de vie

que le créateur a façonné

Je te regarde endormie

au plus profond de mon âme réjouie

Je suis ta mère attendrie

Combien de vagues t'ont portée

Combien de plages t'ont accueillie

chante ton cœur apaisé

à mon oreille tout ouïe

Combien de rêves as-tu allumés

Combien de vies as-tu engendrées

ma belle Flamme de Créativité

brille brille

ta lanterne de nouveau-né

berce berce

le rythme de la marée

la Nouvelle Lune est arrivée

 

PAGE 170: Et je te meure, Amour

J'émets un vœu, je te l'envoie Grand-Mère Lune

par la force de mon seul bras, de ma main tendue

comme une ultime offrande au Monde de l'Absolu

je chante une prière, je te l'envoie Grand-Père Soleil

par la force de mon souffle usé, de ma voix enrouée

comme un dernier aveu à ta Lumière presque couchée

je te fredonne un secret, je te l'envoie ma Mère-Terre

par la force de mon cœur meurtri, de mon corps endormi

comme les braises rougeoyantes d'un feu aux portes de la Nuit

je te regarde, Père-Ciel, une dernière fois

par la force de mon espoir vaincu, de mon âme à nue

comme un dément appel à ta clémence céleste

et je te meure, Amour, avec un grand honneur

par la force de l'enfant qui vivra, dans la paix et la joie

comme un horizon d'étoiles éternelles couleur de miel

et je te meure, Amour,

dans la paix et la joie.

MURMURES de P l u m e s